mercredi, août 29, 2018

Où on pleure à l'église

Ce que je vais raconter, ma mère m'avait demandé de ne pas en parler sur le blog, alors j'ai toujours respecté cette demande. Maintenant, cette demande n'a plus lieu, alors je vais vous raconter la dernière année et demi et la dernière semaine. Désolé si ce message est particulièrement long, je ne vous en voudrai pas si vous ne lisez pas au complet...


Il y a 18 mois, à la fin du mois de février, Grand-maman Lise a reçu un diagnostique de cancer du foie au stade final. Ça a été un choc pour toute la famille, surtout que Aimée était enceinte de 6 mois de Marie à l'époque. À ce moment, le prognostique était de 6-10 mois.

Elle aurait pu décider de faire des traitement de chimio/radio, mais ça aurait été à titre palliatif seulement. Ça aurait pu lui donner 2 à 3 ans, mais dans des conditions plus difficiles, notamment qu'elle aurait été plusieurs mois en ligne sans pouvoir s'approcher des filles à cause d'un système immunitaire affaibli par les traitements. Elle a refusé cette option, croyant en même temps qu'elle pourrait s'en sortir par des traitements naturels. Nous, on doutait de ça, mais on la laissait faire ses choix, sachant que de se sentir comprise et appuyée serait bon son moral et que ça pourrait faire une différence dans la balance.

Quatre générations
Finalement, elle a plutôt été avec nous pendant 18 mois. Elle a profité de la petite nouvelle Marie et de deux étés avec les filles. On a passé de beaux moments, même si les mois passant elle faiblissait et avait de plus en plus de douleurs. Elle a fait comme le reste de sa vie, elle a fait la forte et minimisé ses douleurs, mais si les derniers mois nous montraient bien que ça évoluait de plus en plus.

Naissance de Jeanne
Naissance de Lucie
Naissance de Marie
Alors jeudi le 16, nous avons fêté Lucie en famille. Le vendredi matin, elle a fait un brunch avec ses cousines. Dimanche le 18, elle avait un rendez-vous avec le médecin de famille. Peu de temps après, il l'a envoyé à l'urgence de l'hôpital Laval, car son hémoglobine était très basse, elle a dû recevoir des perfusions. Par contre, la médecin de l'urgence a fait une évaluation globale de son état et l'a gardée pour la nuit. À Grand-papa, elle a dit que Lise ne passerait peut-être pas la nuit. La semaine qui a suivi a amené une dégradation visible de son état à chaque jour. Nous sommes allés la voir mon frère et moi mardi, puis j'y suis retourné avec Aimée et les filles jeudi. C'est la dernière fois qu'on l'a vue vivante. Ce jeudi-là, elle était déjà beaucoup plus faible, mais elle était contente de voir les filles. Son regard s'illuminait quand elle les a vues, chacune leur tour avec un de nous deux. À Marie, elle a fait des cache-cache, Lucie lui a parlé tout doucement et Jeanne lui a affiché des dessins sur son mur qu'elle et sa soeur avaient fait pour elle. Les filles lui ont fait des câlins (tout doux) spontanément, sans qu'on dise quoi que ce soit.

En sortant, Jeanne m'a posé LA question. Quand je lui ai répondu que, oui, Grand-maman allait mourir, elle m'a dit "Papa, tu fais des blagues! Arrête de dire ça, je vais demander à maman et elle va dire que c'est pas vrai! Arrête de pleurer, parle avec ta voix normale, est-ce que Grand-Maman va mourir!?". J'ai dû répondre à ça seul comme un grand, car Aimée était retournée seule voir Lise, pour lui parler une dernière fois.

Vendredi vers 16h, elle est décédée, avec plusieurs membres de la famille auprès d'elle. Christian, Mathieu et moi sommes donc allés à l'hôpital pour ramasser ses effets et signer les papiers.

S'est ensuivi une presque course pour la cérémonie qui devait suivre. Puisque Grand-papa avait un avion prévu pour le vendredi suivant et que c'était une épreuve trop grande pour lui de partir sans régler la cérémonie, nous avons préparé le tout en accéléré. Samedi, dimanche et lundi ont donc servi à préparer le nécessaire. Lundi soir, nous avons reçu les condoléances et mardi matin nous avons fait le service funéraire à l'Église. Bien sûr, plusieurs personne n'ont pas pu être présentes dû à ce cours délai et puisque la cérémonie est un jour de semaine, nous comprenons bien sûr le regret de ceux qui auraient aimé être présents sans le pouvoir.

Ce matin, mercredi le 29, nous allons mettre ses cendres en terre car elle a été incinérée immédiatement après la cérémonie hier.

Tous les témoignages que nous avons reçu démontrent bien comment les gens t'appréciaient et t'aimaient. Tu nous manques déjà, veilles sur nous comme tu le faisais si bien parmi nous. Je t'aime Maman.



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